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IL ETAIT UNE FOIS UN PSYCHANALYSTE
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1 avril 2010

Pour vous

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cette boite pour vos posts et commentaires, je pense que si vous pouviez nous raconter votre première séance chez votre psy, cela serait intéressant pour tous.

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Commentaires
V
Faire ce chemin jusqu'à moi même avait ( a toujours) quelque chose de terrifiant. Je ne suis pas une patiente "modèle" ( mais y en a t-il?). J'aime les silences, j'aime me poster contre la baie vitrée de son cabinet. je fuis les regards souvent..j'ai mis un temps avant de trouver un thérapeute qui accepte tout cela.( je suis consciente que ce n'est pas à moi de dicter les règles, même si j'accepte d'être "bousculée" )<br /> <br /> J'ai dit à mon psy lors de la première consultation: "je ne vous aime pas".<br /> Il a répondu "tant mieux"..sa répartie m'a fait sourire. Je fais un bout de route en sa compagnie depuis un moment déjà...
A
Premier contact avec un psy, pour moi, qui suis en sociologie et qui, justement, étudie les psy, c'était assez spécial de ne pas être celle qui prend des notes et qui scrute les hésitations. Ma vie était tellement catastrophique à l'époque, que sérieusement, je pensais ne plus rien avoir à perdre. Sentiment rassurant de désespoir total, ou la fierté ne compte plus, la peur non plus, on est réellement en face de nous pour s'écouter et ce que je me disais alors c'était : si personne ne peut rien faire pour moi TRES rapidement, je me pends et on n'en parle plus. Je me disais que j'avais fait le tour de ce que j'avais à voir (à 20 ans) et que j'avais fait de bonne choses, de moins bonnes choses, observé ce que je voulais observer, vécu ce que personne ne devrait vivre et, la conclusion que j'en tirais était : ok, j'ai donné, j'en ai marre, maintenant je peux et je veux mourir, on s'y met. Mais un instant de doute me fit me retenir. Est-ce que j'ai vraiment essayé d'autres solutions? Est-ce que cela vaut la peine de faire souffrir mes proches pour ça? Est-ce que je peux me permettre de ne pense qu'à moi? Vraiment? Alors, pas plus convaincue que ça, je prends mon téléphone et appelle une ligne d'aide pour les suicidaires. Je raconte un peu l'histoire, et je raccroche, pas mieux, pas pire, mais au moins j'ai tenté le coup. On me rappelle, la personne au bout du fil avait l'air un peu affolée moi, par contre, j'étais très calme. Elle me pose quelques questions d'ordre générales, entre autre comment s'appelle mon médecin généraliste, je répond, puisque je pense qu'elle remplit un formulaire, bêtement. Je raccroche à nouveau et me couche dans mon lit, tranquillement, lorsque je reçois un nouvel appel. Elle a pris rendez-vous, pour moi, l'après-midi même. Je suis un peu surprise. Mais je me suis promise d'essayer ce qu'on me proposait. Elle me dit : "il FAUT que aller voir un psy! Et vite!". Puis une amie arrive chez moi, l'autre est toujours au téléphone, c'est elle qui lui m'a demandé de faire venir quelqu'un, elle veut lui parler et je refuse, mais elle insiste. Elle dit à mon amie qu'il faut absolument que j'aie à mon rendez-vous chez mon généraliste et qu'elle rappellera aussi tôt pour vérifier. J'y vais, après tout, comme je l'ai dit, je n'avais rien à perdre. Mon médecin généraliste m'envoie aux urgences psy. J'arrive là bas, accompagnée, un peu dans les vapes, je ne sais pas vraiment ce que je fais là, mais j'y suis, alors autant parler.<br /> Deux messieurs viennent, ils ont l'air triste dans leur blouse blanche, plus triste que moi, qui ne suis plus rien, qui ne ressent rien. Je leur explique, ils me posent des questions, comme s'ils parlaient de la pluie et du beau temps. Pas plus touchés que ça, mais ça m'est bien égal, je ne venais pas pour de la compassion. Ils ont l'air un peu mort, eux aussi, déguisés en fantômes dans leur manteau blanc, ayant entendu tellement d'horreur que lorsqu'on leur parle, ils en oublient de réagir. Ils me proposent un anxiolytique, que je refuse poliment, leur indiquant que les médicament ne m'intéressent pas. S'il y a une solution, ce n'est pas celle-ci, pas pour moi, je le sais déjà. Ils insistent et insistent alors, pour leur faire plaisir et parce que je n'en peux plus, je le prend pour le getter discrètement quelques minutes plus tard dans la poubelle la plus proche. Ils veulent m'hospitaliser, je refuse, si c'est pour disparaitre, je préfère le faire à ma façon, votre métier c'est de m'apprendre à ne pas disparaitre, justement, l'hôpital, c'est non. Alors ils me demandent si je peux "survivre" jusqu'au lendemain. Je répond par un hochement de tête. Puis ils fixent des rendez-vous tous les deux jours, pour parler, pour me faire de la pub pour les médicaments et pour me dire d'un ton neutre que, dans le fond, ils se sentent bien impuissants devant moi. Moi? Petite, ridicule, perdue, à qui pourrais-je bien faire peur?<br /> 4 mois après je pars, définitivement, avec encore bien plus de problèmes que ce que je n'en avais au départ. Mais aussi avec un enseignement important : quand on est au fond du trou, on peut toujours creuser.<br /> <br /> J'ai repris un autre suivi, moins pire, actuellement plus personne ne s'occupe de moi, à par moi-même. Parfois je me demande comment cela se serait passé si, dès le départ, j'avais pu m'entendre avec ces gens. Différemment, sûrement, mais ainsi va la vie, toujours pleine de surprise.
P
Il semblerait que la boîte aux lettres déborde...<br /> C'est quand qu'il passe le facteur avec le nouveau courrier... ?<br /> ;o))
A
Il semblerait que ça soit "le début de la fin/faim/afin" ; j'ai noté la beauté du bouquet de "mue gaie" (sourire de l'analyste qui me fait comprendre, après coup, la teneur de ce que j'ai dit).<br /> En faim !
P
J'ai vécu deux premières fois puisque j'ai changé de psy.<br /> Le premier était psychiatre et psychothérapeute. Je le consultais espérant qu'il faisait des thérapies comportementales et cognitives (TCC) pour règler mon problème de comportement alimentaire. Mais non, il ne pratiquait pas cette méthode, mais la psychothérapie analytique... Dès la première séance j'ai abordé mon problème de couple, j'arrivais là sure et certaine de vouloir quitter mon compagnon. Lui me dit alors de ne rien précipiter, que parfois on croit vouloir une chose alors que non... J'étais à la fois déçue et heureuse de ce "conseil". Déçue parce que cela remettait ma belle assurance en cause, et heureuse d'avoir trouvé un psy qui me dise de prendre le temps...pour moi !<br /> J'ai finalement quitté mon compagnon puis ce psy, comme une suite logique, j'enterrais mon "ancienne vie".<br /> Et surtout j'avais envie de faire un autre travail, plus en profondeur, parce que je sentais que malgré mon envie de vivre et de profiter de la vie et de ses plaisirs, je n'y parvenais pas. Quelque chose de plus profond m'animait (et m'anime encore). Alors je suis allée voir ce psychanalyste. Nouvel homme, nouvelle ambiance, nouveau décors et nouvelle parole ..!
IL ETAIT UNE FOIS UN PSYCHANALYSTE
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